Dans la mécanique, il y a ce qui tourne et il y a ce qui avance. L’un comme l’autre aussi utiles, car de l’énergie. Le génie des mécaniciens a été de transformer le mouvement rectiligne en mouvement rotatif, ou l’inverse : le vent et les cours d’eau font tourner les moulins, les roues font avancer la voiture. Il en est de même dans la vie des hommes : il y a la tradition, les rites, les usages, le savoir acquis, les rituels de la vie quotidienne, bref tout ce dont la répétition fait le prix. Il y a aussi ce qui « avance », tout ce qui est nouveau et fait qu’aujourd’hui on ne vit pas comme hier. Les deux sont utiles, indispensables à l’équilibre de l’humanité ; c’est toujours de l’énergie humaine. L’un peut et doit se transformer en l’autre, au gré du génie de l’humanité. Mais trop de l’un et c’est la sclérose, trop de l’autre, et c’est l’anarchie.