Logique et analogique: approfondir ou élargir ?

L’esprit logique et l’esprit analogique ; le second, dans son énoncé, contient tout le premier.

Serait-il plus vaste, plus complet, doté en supplément de cet ana, que le premier ne possède pas? Certainement pas le ana de analyse, en tout cas.

L’un, c’est l’enchaînement méthodique et quasi mathématique des causes et des effets, une sorte de chaîne solide et rassurante qui permet de hisser l’ancre de la vérité, enfouie et cachée au fond de l’océan de la vie. Cette ancre qui, une fois hissée et mise au jour, alors qu’auparavant elle n’était qu’imaginée, puis entrevue, devient d’une si évidente réalité, solide et rassurante. Pour ce faire, il a fallu le cabestan de l’esprit humain, qui mouline les causes et les effets, une machine puissante et bien huilée. Une machine…. un robot? Peut-être, mais néanmoins une belle mécanique, tout à fait admirable et merveilleuse comme toute belle mécanique. Et il en est dans ce domaine, comme dans la mécanique, de toutes les puissances. Et l’ancre une fois amenée à bord, avouez que le bateau est infiniment plus à l’aise pour naviguer où bon lui semble !

L’esprit analogique, c’est tout autre chose. Pas d’enchaînement, pas de causes, pas d’effets. Des similitudes, ou l’art, car c’est un art avec tout ce que cela comporte de mystérieux dans son fonctionnement inconscient, de percevoir les relations – et non des causes – là où les autres ne voient rien. Une illumination qui surgit : c’est la voile du navire qui a compris que le vent pouvait le faire avancer, puisqu’il fait plier le roseau. L’esprit analogique, c’est le singe bondissant et espiègle, qui, à l’aide d’une liane, bondit d’un arbre à l’autre, toujours agité, imprévisible et jamais où on l’attend. Le singe logique se satisfait de parcourir toujours le même arbre, mais le connaît à fond.

Il faut de tout pour faire un monde, et certainement de ces deux esprits : l’un qui découvre, l’autre qui perfectionne.