On est beau ou laid; grand ou petit; jeune ou vieux; gentil ou méchant; riche ou pauvre; intelligent ou stupide; comment qualifie-t-on ceux qui ne sont ni beaux ni laids, ni jeunes ni vieux, ni gentils ni méchants, ni riches ni pauvres, ni intelligents ni stupides ? Ceux qui sont, tout simplement, comme tout le monde ?
La langue française, comme quelques autres langues, n’a rien prévu pour eux. Il n’y a pas de mot pour les médians, les moyens, les banaux. Seuls les extrêmes ont droit à un qualificatif. Seuls les extrêmes sont considérés.
Inconnus au bataillon des mots, les « comme tout-le-monde »!
Comment parlerions-nous, comment penserions-nous, s’il existait un vocabulaire des « comme-tout-le-monde » ?
Peut-être (il est permis de rêver…) aurions-nous plus d’intérêt et de considération pour les « Moyennes entreprises », et les yeux de Chimène pas seulement pour les « Grandes Entreprises » et les « Très Petites Entreprises » ?
Arnaud Gobet