Le pot de terre contre le pot de fer ?
David contre Goliath ?
Les deux c’est selon.
Aussi immortel vous croyez-vous, vous mourrez un jour.
Aussi resplendissant soyez-vous, vous serez malade et inexorablement vous déliterez-vous.
Vous avez beau le nier, et cela vous empoisonne-t-il la vie, il y en a de plus beaux que vous, de plus intelligents que vous, de mieux aimés que vous, de plus chanceux que vous.
Sous peine de mourir, il vous faut manger, et c’est à la sueur de votre front que vous gagnerez ce pain.
Que la terre tremble, que les airs ou les eaux se mettent en furie, et bien peu de chose êtes-vous !
Que la passion, que l’égoïsme, que l’avidité vous assaille, quelle proie facile êtes-vous !
Voilà pour le pot de terre.
Ce petit homme, si fragile, si démuni, si malmené, quelles grandes choses pourtant n’a-t-il pas faites ! Certes dans la douleur, mais David contre Goliath, quoique vainqueur, n’était pas à la fête.
Créations de ses mains, créations de son esprit, créations individuelles, créations collectives, cette nature d’un abord si hostile et impitoyable, mais secrètement si pleine de ressources à l’homme !
Pot de terre à nos heures, David à d’autres, tel est notre destin.
Pot de terre, pour garder espoir, n’oublions pas que nous sommes aussi des David.
David, pour garder raison, n’oublions pas que nous sommes aussi des pots de terre.