Créer ou procréer. Il faut être deux pour procréer, impérativement deux, mais deux seulement. Rencontre de deux patrimoines génétiques, qui, en se fusionnant, vont, parmi des millions de possibilités, en créer un nouveau, unique et n’ayant encore jamais existé.
Et pour créer? Deux faut-il être aussi, et pas plus sans doute. Rencontre de deux univers : l’un, tout entier dans le cerveau du créateur, le monde tel qu’il le perçoit, ses connaissances, ses expériences, son intelligence ; l’autre, le monde réel, en chair et en os, qui s’offre en permanence à sa vue ; et l’étincelle jaillit, là où elle n’avait encore jamais jailli à la vue des autres…
Les grandes inventions, découvertes et créations, sont bien le fait d’une telle rencontre d’un individu et du monde : Archimède, Newton, Edison, Einstein, Homère, Léonard, Van Gogh, etc.
Qui parle des inventions, découvertes et créations mémorables faites par des équipes ?
Et pourtant, que ne vantons-nous pas les mérites des équipes de recherche, l’alpha et l’oméga de l’innovation! Infiniment plus efficaces, nous dit-on, que le travail de l’homme isolé. Mais c’est que création et innovation ne sont pas de même essence.
Si la création est le fruit de la procréation entre le monde et un cerveau, l’innovation, ce sont les soins et l’éducation qui seront prodigués au nouvel être ainsi procréé afin qu’il devienne pleinement utile à la collectivité. Les créateurs sont des géniteurs, les innovateurs sont des professeurs.
Notre époque regorge de bons professeurs, savons-nous reconnaître et cultiver les grands géniteurs ?