Monsieur le Vice-Président de la région Ile de France,
Madame la Directrice Générale de l’AP-HP,
Monsieur le président de la recherche et développement de SANOFI,
Messieurs les présidents d’Université,
J’en oublie beaucoup que je devrais particulièrement nommer, représentants du préfet, des départements entre autres, et je m’en excuse,
Chers amis et chers membres de MEDICEN,
Je suis très heureux de vous accueillir à cette Convention annuelle MEDICEN. Elle est devenue, au fil des ans, le rendez-vous incontournable de tous ceux qui oeuvrent dans l’Ile de France à l’innovation dans les sciences de la vie.
Elu au cours de cette année à la présidence de MEDICEN, je suis un chef d’entreprise, ingénieur de formation, impliqué significativement dans les projets de recherche et développement.
Responsable d’une entreprise fortement diversifiée et très largement internationalisée, j’ai l’expérience de faire coexister et de concrétiser toutes les synergies de multiples cultures et disciplines appelées à travailler ensemble. N’est-ce pas là le rôle et le défi majeur de MEDICEN ?
Je déplore l’image peu positive qui colle à MEDICEN : scories de problèmes de gouvernance du passé qui ne sont plus effectivement que du passé, et qu’il ne faut pas s’obstiner à colporter.
Bien plus, il faut constater que les réalisations de MEDICEN, à porter à l’actif de mon prédécesseur, sont infiniment plus significatives qu’on ne le croit : 2ème pôle pour le montant des financements obtenus, succès unanimement reconnu du plan DEFI Biotech, nombreuses manifestations et réalisations, comme vous le constaterez à la lecture du rapport d’activité 2012.
Et tout ceci a été obtenu avec des ressources et des moyens inférieurs à nombre de pôles qui ont à gérer un écosystème infiniment moins vaste et complexe que le nôtre, à nombre de pôles cités comme plus performants que MEDICEN, ce que dément le bilan objectif des réalisations.
MEDICEN fait et doit faire savoir. Mieux faire savoir est l’un de mes objectifs pour l’année à venir. D’autant que ces réalisations si méritoires, ce sont les vôtres, à vous tous !
Mais MEDICEN est-il suffisamment aidé dans sa mission, d’intérêt éminemment collectif? Mission dont la difficulté est à la hauteur de l’ambition.
Je mesure la somme extraordinaire de talents, de passion, de désintéressement, de compétence, d’intelligence collective, que recèle cette communauté IDF des sciences du vivant dont vous êtes les plus dignes représentants. Tant d’équipes, tant de laboratoires, tant de réalisations, internationalement et unanimement reconnues, et, pour nombre d’entre elles, parmi les meilleures au monde.
Mais je mesure aussi que ces talents, ces passions, ces énergies, sont disséminés, éparpillés oserai-je dire, dans tant de multiples organismes, organisations, de taille, de culture, si diverses, voire si divergentes : 30.000 personnes, moitié public/moitié privé, 300 laboratoires, le plus grand hôpital européen qu’est l’AP-HP, 9 universités, dont certaines dans les mieux classées au niveau mondial, toutes les sciences et disciplines représentées…
Une telle diversité de culture constitue à l’évidence un frein à notre efficacité collective, mais aussi une richesse et une opportunité exceptionnelle.
Je mesure aussi le soutien conséquent apporté par l’Etat et la Région aux pôles de compétitivité et à Medicen. Soutien financier très significatif pour le financement des projets, à mon sens trop étroitement encadré pour le fonctionnement propre du pôle.
Je souhaite que nos relations avec les autorités de tutelle se vivent plus comme des relations de partenariat où les deux parties partagent un projet commun, où le contrôle administratif méticuleux et très consommateur de temps cède le pas à une confiance certes contrôlée, mais bien réelle. Le temps nous presse, toutes les lourdeurs le ralentissent inexorablement.
Le récent engagement réaffirmé de l’Etat en faveur des pôles de compétitivité va dans le bon sens, et il ne tient qu’à nous de saisir cette opportunité. Les industries de santé font partie des 4 domaines d’avenir retenus par le Premier Ministre. Medicen est donc au coeur des priorités du gouvernement.
Paris est l’une des villes les plus célèbres du monde. Par sa beauté, par son passé, par son brillant.
Je voudrais que Paris soit aussi universellement reconnu pour sa capacité à innover dans les sciences de la vie. Pourquoi Paris n’a-t-il pas dans ce domaine la même réputation que Boston ou Shangai, alors que nous avons tous les moyens et les talents pour ne rien avoir à leur envier ?
Ce n’est qu’une question d’ambition commune, de fierté partagée, qui subjuguerait nos individualismes et nos différences.
MEDICEN a un rôle majeur à jouer dans cette ambition : et il le jouera pleinement pourvu qu’on lui donne les moyens nécessaires qu’il n’a pas aujourd’hui. Face à toutes les idées, les propositions suggérées par tant de bonnes volontés au sujet de la réalisation de notre mission, quelle est la réponse malheureusement la plus fréquente : « Oui, ça serait très bien, mais nous n’avons pas les moyens ». J’ose le dire, nous sommes équipés comme des fantassins, alors que nous devrions l’être comme une unité d’avant-garde.
MEDICEN est situé au coeur et au centre des 4 familles d’acteur de l’écosystème : les académies, universités et grands organismes publics de recherche ; les PME et start-up ; les Grandes Entreprises, et les institutionnels. Chacun a besoin de l’autre, et demain plus encore qu’aujourd’hui, où la transversalité sera la clé du succès.
Il nous faut soutenir activement et prioritairement nos PME et start-up, à la recherche permanente, car telle est la dure loi de leur survie, d’argent et de clients. Les préserver, autant que faire se peut, de cette redoutable « vallée de la mort » qui guette nombre d’entre elles.
Il nous faut séduire les GE, pour qui Paris et sa région ne sont qu’un terrain de jeu parmi d’autres. Nombre de nos grandes entreprises soutiennent MEDICEN, au premier rang desquelles SANOFI, et ne demandent qu’à jouer le jeu de l’Ile de France, si elles sentent une volonté collective réelle et forte.
Il nous faut aider les académies et universités à surmonter les barrières culturelles et administratives qui rendent parfois difficile ou laborieux la collaboration avec le privé.
Il nous faut convaincre nos institutionnels de nous soutenir, à tous points de vue, par une vision partagée, par des moyens, dans cette magnifique ambition collective. Certes par des moyens financiers, déjà significatifs, quoique très inégalement répartis selon les départements, mais aussi une volonté unanimement et fortement exprimée ;
Monsieur le vice-président, votre présence parmi nous aujourd’hui est un signe fort de soutien ; J’aurais tellement souhaité qu’un représentant du gouvernement soit là aujourd’hui pour exprimer également son soutien à MEDICEN, à Paris et sa région.
« Je suis déterminé à ce que ce pays devienne le meilleur endroit au monde pour investir et innover dans les sciences de la vie. Et je mets en place les actions nécessaires pour qu’il en soit ainsi » a déclaré David Cameron récemment. Pourquoi pas une telle volonté affirmée pour la France, qui recèle, particulièrement en Ile de France, tous les talents pour y parvenir ?
Voilà donc une grande ambition que nous devons avoir pour Paris et sa région, voilà une grande responsabilité pour MEDICEN ; Responsabilité à laquelle moi-même je consacre toute mon énergie, en concertation étroite avec les Vice-Présidents et le Délégué général. Elu pour 3 ans, je compte bien, au cours de ce mandat, concrétiser cette ambition par des réalisations incontestables, au plus grand profit de l’ensemble des acteurs de notre écosystème. Responsabilité qui anime et motive fortement les 15 permanents de MEDICEN, une équipe néanmoins bien réduite face à l’ampleur de la tâche. Responsabilité qui suscite la participation de tant de bénévoles sans qui MEDICEN ne pourrait rien. Responsabilité qui nous a amené à concevoir, avec les moyens qui sont les nôtres, un plan d’action énergique : susciter, évaluer, labelliser, organiser, coordonner, animer, former, relier, communiquer, sont quelques-uns des maîtres-mots qui caractérisent cette énergie.
Travailler mieux encore tous ensemble, tel est donc le défi de MEDICEN, tel est notre défi collectif. Travailler tous ensemble, transversalement : plus étroitement, par exemple, avec nos amis de CAP Digital et Systématic.
Croyons en nous-mêmes, en l’innovation, en notre capacité à écrire une nouvelle page de la recherche et développement à Paris, où la transversalité sera le maître mot : médicaments, dispositifs, diagnostics, service, informatique, physique, mathématiques, tous ensemble pour un même objectif !
Je terminerai en remerciant nos généreux sponsors de cette journée, ainsi que toutes celles et ceux qui n’ont pas ménagé leur temps et leur peine pour organiser ou participer aux tables rondes, ateliers et entretiens de cette Convention qui vous convaincrons, je n’en doute pas un seul instant, du formidable potentiel que, tous ensemble, nous représentons.
Je vous remercie et vous souhaite une très fructueuse Convention.