En période de crise, les ménages français sont contraints de sacrifier les dépenses les plus superflues, en tout cas celles qui sont jugées les moins utiles. On pouvait donc penser que la santé, besoin impérieux s’il en est de tout être humain, restait relativement épargnée par ces économies de contrainte.
Et pourtant, la réalité est toute autre !
En effet, selon un sondage CSA publié mardi 15 octobre pour Europ Assistance, un tiers des Français (33%) aurait renoncé à des soins médicaux pour raisons financières en 2013 ! Si les soins dentaires, assez onéreux, arrivent en tête de ce classement (25%), ils sont suivis par les lunettes et les verres de correction (17%), mais également les soins courants (12%), les achats de médicaments (7%) et les soins lourds (7%).
Ce qui est d’autant plus grave, c’est que le nombre de Français renonçant aux soins de santé a augmenté de 6 points par rapport à 2012. Malgré de timides signes de reprise, la situation économique reste donc – il faut le souligner – extrêmement préoccupante. Car un pays, qui plus est celui dont le système de santé était il n’y a pas si longtemps envié par le monde entier, peut-il décemment accepter qu’un tiers de sa population sacrifie ses soins de santé ?
Cette triste réalité est une fatalité, diront certains, la France ne disposant pas des moyens suffisants pour pérenniser l’ensemble de son modèle social.
La solution, cependant, semble exister, puisque si 33% des Français affirment renoncer aux soins de santé, ils sont seulement 4% Outre-Manche et 6% en Suède !
La solution, elle doit donc être trouvée dans un juste équilibre entre restrictions budgétaires, afin d’enrayer l’endettement continu de notre pays, et défense des besoins les plus essentiels de notre service public ! Parmi eux, nul besoin de préciser que la santé figure en tête de classement.
Le gouvernement AYRAULT, qui a récemment présenté un projet de financement de la Sécurité Sociale très déséquilibré, doit tenir compte de cet impératif.
Non, la France n’a pas le droit de sacrifier sa santé…et d’hypothéquer son avenir.