« Mi-figue, mi-raisin ». Voilà une expression typiquement française, souvent mal comprise d’ailleurs, mais qui résume pourtant avec une certaine acuité l’état actuel de notre moral à nous, chefs d’entreprises.
Selon un sondage réalisé fin juin par OpinionWay et la CCI France pour La Tribune et Europe 1, les dirigeants d’entreprises français continuent effectivement de faire la moue alors même que les signes de reprise se multiplient et devraient pousser à un franc optimisme, voir même à une certaine euphorie : l’euro est à son plus bas niveau depuis 2003, la BCE affiche son soutien à l’activité économique en Europe tandis que le prix du baril de pétrole ne cesse de baisser. Même les prévisions de croissance de l’INSEE pour 2015 se révèlent meilleures que celles initialement retenues par le gouvernement, un comble lorsqu’on connaît l’optimisme des experts de Bercy.
Voici donc à priori matières à stimuler notre activité et à booster les exportations de nos entreprises. Et pourtant le malaise demeure… Il y a bien le problème grec qui fait craindre, sans doute à raison, à certains décideurs économiques, des répercussions négatives sur l’ensemble de la zone euro. L’explication de cette inquiétude persistante est néanmoins à chercher ailleurs, entre l’insuffisance d’une demande intérieure atone et le flou de la politique économique de nos gouvernement successifs.
74% des chefs d’entreprises interrogés lors de l’étude OpinionWay se plaignent en particulier du « manque de cohérence et de logique de la loi ». Pilotage à vue, changements trop fréquents de législation, en particulier fiscale, voici les maux dont nos créateurs et dirigeants d’entreprise se plaignent depuis plusieurs années, voir décennies.
Que l’on songe notamment au poids du code du travail, qui affiche près d’1,5 kilos sur la balance, contre 500g en 1978. L’image a beau être souvent utilisée, non sans abus, elle n’en demeure pas moins véridique et révélatrice d’un environnement législatif et réglementaire qui a tendance à freiner l’initiative et à peser sur l’activité économique.
Les chefs d’entreprise et entrepreneurs sont pourtant le terreau fertile essentiel à la production de richesse de notre pays. Ils doivent être encouragés et accompagnés pour innover et créer de l’emploi.
Cela dit, nuançons quelque peu ce propos. Le moral des chefs d’entreprises est nettement en berne certes mais le tableau d’ensemble n’est pas aussi noir qu’on pourrait le croire. Une étude réalisée par Bpifrance et la Direction Générale des Entreprises montre que 43 % des ETI interrogées prévoient malgré tout une hausse de leurs projets d’investissement et de leur chiffre d’affaires en 2015, preuve qu’un environnement incertain et l’ambivalence des législateurs ne nous empêche pas de savoir saisir les opportunités qui se présentent !
Chez Innothéra, entreprise labellisé « Origine France Garantie » depuis juin 2015, nous avons ainsi choisi de lancer de nombreux investissements : c’est notamment le cas avec l’agrandissement de nos deux usines françaises, afin de pouvoir offrir plus d’espace à nos collaborateurs et lancer de nouveaux projets novateurs pour mieux satisfaire encore les clients.